Introduction *

1. L 'organisation du commerce en France *

1.1. les ports atlantiques *

1.1.1. le port de nantes *

1.1.2. le port de bordeaux *

1.1.3. le port de la rochelle *

1.2. les moyens financiers *

1.2.1. une navigation specifique *

1.2.2. le financement du voyage *

1.3. les causes et la légitimité du commerce *

1.3.1. besoin de main d'œuvre *

1.3.2. la justification morale *

2. le commerce triangulaire *

2.1. le cadre géographique *

2.1.1. l 'afrique *

2.1.2. les Antilles *

2.2. les produits échangés *

2.2.1. le troc africain *

2.2.2. la vente des captifs *

2.2.3. les denrees coloniales *

2.3. les conditions de voyages *

2.3.1. l'organisation.sur le navire *

2.3.2. une mortalité elevee *

3. les effets du commerce *

3.1. de la prospérité au déclin des ports coloniaux *

3.1.1. un effet dynamique sur l'arriere pays atlantique *

3.1.2. les limites du developement *

3.2. l 'implantation noire en Amérique *

3.2.1. les conséquences demographiques *

3.2.2. les conditions de vie des esclaves *

conclusion annexes bibliographie

 

Introduction

La découverte du nouveau monde fascina très vite les esprits européens et les nations se lancèrent dans une course à l'exploration et de colonisation. En effet ces nouveaux territoires représentent une source de richesses avec la découverte de l'or et de l'argent. Toutefois, ce ne sont pas les seules ressources du nouveau monde, et la culture de produits exotiques (café, coton, sucre...) va devenir plus importante que les minerais précieux. La traite des africains va permettre l'exploitation et le développement de cette économie. Le trafic des esclaves noirs n'est pas une invention des européens car les Arabes d'Afrique du Nord ont toujours pratiqué ce trafic vers les pays méditerranéens et asiatiques. En fait, l'esclavage n'a jamais cessé depuis les Egyptiens. Tous les pays européens vont se lancer dans ce commerce (Angleterre, Espagne, Portugal… ) et en France, ce sont les ports atlantiques qui vont se spécialiser dans le commerce colonial. Ainsi, on peut se demander dans quelle mesure le circuit triangulaire a été un élément moteur dans l'activité marchande maritime et dans le développement des ports français. Il s'agira donc d'établir les aspects économiques, démographiques et morales de ces échanges Atlantiques qui concernaient trois Continent. Ainsi, dans un premier temps, nous étudierons l'organisation de ce commerce en France, dans une deuxième partie nous définirons la nature et les lieux des échanges commerciaux et enfin dans la dernière partie il s'agira d'étudier les effets du trafic triangulaire.

 

 

  1. L 'organisation du commerce en France

    1. les ports atlantiques

Les trois ports les plus importants sont Nantes, Bordeaux et La Rochelle. Ces ports du littoral atlantique offrent le même genre de caractéristiques, c'est à dire des conditions naturelles moyennement favorables, des équipements assez limités et économie exclusivement tourné vers le nouveau monde.

      1. le port de nantes
      2. Or Nantes devait défendre son trafic contre les ports bretons comme St Malo ou Lorient. le port de Nantes ne bénéficiait pas d’un site naturel favorable car la Loire n’offrait qu’une profondeur de dix pieds d’eau à marée basse. La profondeur du fleuve ne permettait la navigation de bateaux entre 200 et 600 tonneaux. On effectua plusieurs aménagements comme une digue construite en 1757 mais ces travaux ne permettaient qu'aux petits navires(150 à 200 tonneaux) d’arriver à Nantes. Ainsi, la plupart des navires restaient en aval de Nantes et le déchargement s’effectuait dans la rade de Paimboeuf. De petites embarcations plates assuraient le transbordement des marchandises entre le navire et le port. Le port de Paimboeuf était situé à l’entrée de l’estuaire de la Loire et les gros navires devaient jeter l’ancre a plus de 30 km de Nantes. Malgré ces difficultés techniques, le port intéressait toutes les grandes nations commerciales comme l’Espagne ou la Hollande. Toutefois, c’est le commerce colonial qui va développer l’activité nantaise. Dès 1668, Nantes armait pour les Antilles. Ce commerce servait surtout à ravitailler les colons en outils, étoffes, morues ou bœuf salé. Ce commerce de ravitaillement était limité pour Nantes car les vins de la Loire ne se conservaient pas aux Antilles (contrairement aux vins bordelais) et il y avait peu de denrées alimentaires à exporter car elles étaient pour la plupart envoyée vers Paris. Ainsi, le port fut très vite tenté par la traite des esclaves car les Nantais n'avaient pas assez de produits pour effectuer des échanges avec le nouveau monde. Entre 1729 et 1779 on remarque une régression des exportations directes de marchandises vers les colonies du nouveau monde et les cargaisons qui partaient étaient surtout destinées au trafic africain. Nantes fut alors le premier port négrier français et jusqu’en 1750, Nantes armait la moitié des négriers français. Dans la seconde moitié du 18e, la part de Nantes diminua mais les tonnages des navires augmentait. De 1715 à 1789, Nantes a embarqué 414000 esclaves.

      3. le port de bordeaux
      4. Au 17e siècle, bordeaux se tournait peu vers la mer et vivait surtout de son activité viticole. Le port était surtout un port d'entrepôt de marchandises dont le commerce était assuré par des marchands étrangers. Le site naturel de bordeaux n'encourageait pas à une vie maritime intense car la gironde était un terrain difficile pour la navigation. Le déplacement constant des bans de sable rendait difficile la traversée de l'estuaire, et le balisage était quasi inexistant. Au 18e siècle, les armateurs se plaignaient du manque d'aménagement et ce n'est qu'au 19e qu'un programme d'amélioration fut entrepris. Malgré tout, bordeaux se lança au 18e dans le commerce avec les colonies avec notamment l'exportation de farines et des vins du sud Ouest qui étaient les seuls à bien se conserver. D'ailleurs, bordeaux se servit des circuits du commerce du vin pour lancer son activité marchande. En effet, bordeaux trouvaient un nouveau débouché pour ses produits locaux, mais le port ne pouvait pas absorber toutes les importations des denrées coloniales. Les marchands bordelais devaient réexporter les trois quarts des produits exotiques vers d'autres pays européens. Ainsi, ce commerce dans un premier temps, dispensait les marchands de se lancer dans la traite des esclaves qui était un commerce risqué. Ce n'est qu'en 1730 que furent lancées les premières expéditions négrières bordelaises et ce trafic ne cessa d'augmenter jusqu'à la fin du 18e. Toutefois, on ne comprend pas cette orientation de Bordeaux vers ce trafic, et les seules explications sont peut être la rentabilité rapide et la volonté de concurrencer les autres ports sur ce terrain. Apres 1750, Bordeaux dépassa La Rochelle et devint le second port négrier français.

         

      5. le port de la rochelle

Le port de la Rochelle possédait une excellente rade formée par les îles d'Oléron et de Ré. Pendant le 18e, le commerce rochelais n 'eut à sa disposition que le vieux port situé à l'intérieur des murailles et dont l'entrée était gardée par les tours caractérisant la ville : les tours Saints Nicolas et de la Chaîne. La marée ramenait continuellement du sable et des galets dans l'enceinte du port, et à cela s'ajoutaient les boues qui s'écoulaient des canaux de la ville. A marée basse, les bateaux s'enfonçaient dans les vases causant des avaries et au plus forte marée le niveau d'eau n'atteignait que 4,20 mètres. Le port avait donc une capacité d'accueil naturelle limitée et ne pouvait abriter les navires jaugeant moins de 150 tonneaux. Le port ne connu que très peu d'aménagements comme la création d'un nouveau bassin qui ne sera terminé qu'au début du 19e siècle. Ces aménagements étaient coûteux et peu efficaces et les armateurs prirent l'habitude d'effectuer le chargement et le déchargement des bateaux dans la rade. Des allèges transportaient les marchandises sur les rives du port. Le navire était ensuite conduit sur la rivière Charente terminer son désarmement et s'ancrer en attendant un autre voyage. Malgré ces conditions peu favorables, on pouvait apercevoir de nombreux navires nantais ou bordelais dans la rade, qui partaient en convoi sous l'escorte de la marine royale du port militaire voisin de Rochefort. L'activité portuaire était donc intense et le commerce colonial fut en progression constante jusqu'au milieu 18e. Mais la perte du Canada et de la Louisiane (Traité de Paris 1763) qui étaient les principales destinations des Rochelais, poussa les armateurs et les négociants vers le trafic des esclaves. En effet, la traite négrière était considérée comme une activité secondaire par les Rochelais jusqu'en 1737. Dans la deuxième moitié du 18e, le port souffrait de la concurrence des autres ports et ne devait sa prospérité qu'au trafic triangulaire. Sur l'ensemble du 18e, La Rochelle est le second port négrier français, mais fut devancé par Bordeaux en 1750. Le port Rochelais était le plus petit des ports atlantiques et il était en déclin tout au long du 18e siècle.

 

 

    1. les moyens financiers
      1. une navigation specifique
      2. L'exploration et le commerce colonial ont permit de réaliser d'énormes progrès dans l'art de naviguer et dans l'architecture navale. Toutefois les bateaux des captifs étaient parmi les plus médiocres et inconfortables. Les navires utilisés pour les expéditions longues comme la traite était des bâtiments de trois mats. Le navire avait alors une double fonction qui était à la fois une fonction marchande mais aussi qui était un univers carcéral. Une rambarde était construite pour séparer les captifs(à l'avant du bateau) et l'équipage (à l'arrière). Au début du trafic, on choisissait des navires assez vieux (plus de dix ans) qui étaient encore en état d'effectuer deux ou trois voyages. La cale était réservée à la nourriture et à l'eau douce, et les captifs étaient logés dans l'entrepont et le pont. Le capitaine devait avoir reçu une certaine formation et devait maitriser certaines connaissances maritimes et hydrographiques. Il devait avoir accompli deux campagnes sur les vaisseaux de la marine royale. Le capitaine avait un salaire mensuel(150 à 200 livres) mais aussi une commission sur les ventes de captifs. Son rôle était dons a la fois de naviguer mais il était aussi responsable de l'achat et de la vente des captifs. L'effectif d'un navire de 250 tonneaux était d'environ cinquante hommes. Cet équipage comprenait des officiers, le capitaine et son second, un chirurgien, un aumônier, un charpentier, un tonnelier, des matelots, des mousses et des novices. Le nombre d'officiers variaient en proportion du tonnage. De plus on remarque la présence d'un chirurgien qui est obligatoire sur tous les navires depuis l'ordonnance de 1680 de Colbert. Ce chirurgien est souvent un novice qui vient faire ses premières armes. Son rôle est surtout d'examiner les captifs pour éviter d'acheter des hommes faibles et malades. Un voyage triangulaire nécessitait donc une préparation minutieuse et surtout un investissement financier important.

         

      3. le financement du voyage

      L'armateur était une personne qui armait ou équipait un ou deux navires et le négociant faisait du commerce en gros. Les armateurs ou les négociants des ports atlantiques étaient en majorité d'origine extérieure de la région ou même de la France. A la Rochelle, la traite était le fait des protestants et bénéficiaient du soutien financier de leurs coreligionnaires. A Nantes, les familles qui n'étaient de la ville, venaient de Bretagne, de Normandie, du bassin parisien. Il existait aussi comme à bordeaux une colonie importante de marchands hollandais. Les sociétés commerciales étaient souvent édifiées en famille et à Bordeaux, on restait fidèle au financement familial. Le montage financier d'une expédition triangulaire était plus important qu'un voyage en droiture. En effet, le voyage était plus long, l'équipage plus nombreux et les prêts et assurances plus chers. Les sommes investies n'étaient récupérées qu'après 12 et 18 mois s'il n'y avait pas de naufrage. Un armateur riche utilisait au minimum deux navires dont l'un arrivait en juin aux Antilles, et l'autre s'y rendait en août. Ceci permettait un roulement entre les navires mais aussi de ramener différentes plantes selon les saisons. Le négociant s'occupait d'acheter et de revendre les denrées que rapportaient les vaisseaux et souvent ils étaient propriétaires de bateaux. L'armateur et le négociant pouvaient avec un seul voyage, doubler leurs capitaux. La rentabilité d'une expédition était très risquée mais en cas de succès, elle était toujours très rentable.

    2. les causes et la légitimité du commerce
    3. Au 18e siècle, l'exploration du continent américain est pratiquement terminée et les Européens se lancent dans l'exploitation de leurs colonies.

      1. besoin de main d'œuvre
      2. Au début de la colonisation, les Espagnols exploitaient les Indiens notamment dans l'exploitation minière. Or, les Indiens n'ont pas résister au contact avec les Européens (maladies, exploitation et massacres) et dans certaines îles les populations indigènes furent totalement exterminées. Il fallait alors remplacer cette main d'œuvre. Les engagés ou les volontaires venaient travailler sur les plantations, mais ils n'étaient pas assez nombreux, et ils touchaient à la fin de leur service un petit pécule. Très vite, les colons réclamèrent une main d'œuvre abondante, permanente et bon marché. Pour les Européens le continent africain était une réserve de main d'œuvre et le trafic des esclaves était la seule solution pour développer rapidement l'économie des colonies. L'introduction d'esclaves fit alors progresser l'agriculture et enrichit les colons et négociants, ce qui augmenta par synergie les voyages négriers. La substitution des engagés s'est fait plus lentement dans les îles françaises que dans les îles anglaises. Mais peu à peu, les colons en se spécialisant dans les cultures de produits coloniaux avaient un besoin énorme de main d'œuvre. La royauté a soutenu la traite en promettant une prime pour chaque noir débarqué aux Antilles et en accordant de nombreux privilèges aux compagnies de commerce. Ainsi, l'introduction d'esclaves noirs était acceptée par la majorité et on apporta une justification morale à ce trafic qui dénotait avec les idées des lumières.

      3. la justification morale

La majeure partie de la société des ports ne discutent pas l'institution de l'esclavage et de la traite puisqu'elle est la source de prospérité de ces villes. En effet, une ville comme Nantes a peu de marchandises à exporter en direction des colonies qui ont des besoins essentiellement alimentaires, car les productions de la région nantaise sont consommées par la région parisienne. Les seules choses que Nantes peut échanger avec les colonies sont donc les esclaves. L'argument économique est déterminant dans la justification de la traite et on y joint un raisonnement moral qui détonne avec la philosophie des lumières de 18e. Tout d'abord on établit un portrait défavorable des africains qui seraient des sauvages dénués d'intelligence, vivants dans une misère abjecte, et ne possédants ni religion, ni principes moraux. Ainsi, ce commerce n'apparaît plus comme l'asservissement d'une population mais qui œuvre pour "civiliser" les Africains. Certains philosophes admettent ce trafic au nom de l'enrichissement de la France. Montesquieu reconnaît dans l'esprit des lois que le commerce avec les colonies est profitable à la métropole et que " la navigation avec l'Afrique devint nécessaire ; elle fournissait des hommes pour le travail des mines et des terres de l'Amérique ". Ainsi, toutes les théories du siècle des lumières tel que le mythe du bon sauvage ne tiennent pas longtemps face aux arguments économiques que présente la traite.

 

  1. le commerce triangulaire
    1. le cadre géographique
    2. Le trafic triangulaire s'oppose au commerce en droiture car il effectue un détour par l'Afrique avant de se rendre en Amérique.

      1. l 'afrique
      2. Le trajet vers l'Afrique était la partie la plus facile du voyage car les vents étaient assez souvent favorables et les cotes africaines étaient très bien connues depuis les explorations portugaises du 15e siècle. La traite commençait de la Mauritanie jusqu'à la cote angolaise, en s'arrêtant dans certains points précis. Les principaux points d'embarquement étaient Gorée (Sénégal), sierra Leone, la cote d'ivoire, le golfe du Bénin, le golfe du Biafra, la cote du Gabon et la cote Angolaise. Les captifs des navires français provenaient dans la seconde moitié du 18e siècle d'Angola, du Bénin, et de la cote de Guinée. Les capitaines n'hésitaient pas à se rendre sur les cotes de l'hémisphère sud de l'Afrique car ils recherchaient les meilleurs esclaves. Les Français appréciaient essentiellement les Africains du Sénégal et d'Angola car ils étaient réputés pour leur carrure et leur force. Ces points d'ancrages étaient des comptoirs européens structurés en forts qui n'étaient construit que sur les cotes car les Européens ne voulaient pas s'aventurer à l'intérieur du continent. Ces forts étaient outillés d'au moins une forge, un hôpital, une prison et de vastes hangars pour les marchandises. Ils étaient aussi dotés d'un solide enclos où des captifs avaient déjà été achetés. Mais les gouverneurs des forts ne pouvaient fournir l'énorme contingent réclamé par les négriers. La présence des blancs était limitée à un gouverneur, une dizaine de soldats et quelques employés. Toutefois, ces constructions fortifiées étaient incapables de résister aux tribus africaines et les Français devaient donc obtenir l'accord du roi africain du pays avant de s'installer. On ne peut donc pas parler de colonie africaine car les Européens dépendent essentiellement de la volonté du despote africain.

         

      3. les Antilles

      Au 18e, on désignait les Antilles sous le nom d'Indes occidentales en opposition aux véritables Indes. Après la découverte de Christophe Colomb, ces îles ne cessèrent d'être visitées et habitées par les Européens. L'origine du nom Antilles vient du fait qu'il s'agit d'îles avancées du continent américain d'où le nom d'Antilia. La France possédait plusieurs îles de la chaîne extérieure des Antilles qui ne constituaient après la traite de Paris les seules colonies françaises d'Amériques. L'implantation française commença au 17e lorsque la France chassa les Espagnols et les Anglais de ces territoires. St Domingue était la destination privilégiée des français et devint le premier marché à partir de 1720. C'était la colonie la plus peuplées (130000 habitants) par rapport aux deux autres petites îles. L'île reçoit en effet, plus de 60% des esclaves arrachés à l'Afrique par les Français à la fin du 18e siècle. C'est la douceur du climat antillais qui permet l'implantation de cultures rares et nécessaires tel que la canne à sucre ou le coton. Toutefois, les Antilles vont cultiver de nouvelles cultures qui vont rapidement entrer dans les habitudes européennes. En effet, on introduisit des plants de café ou de cacao d'Asie qui s'acclimatèrent assez bien grâce notamment aux progrès des sciences naturelles. Les planteurs se spécialisèrent dans ces cultures exotiques au détriment des cultures vivrières et qui demandaient une main d'œuvre abondante. Les colons avaient alors besoin de compagnies maritimes efficaces pour exporter leurs productions et importer leurs besoins. Ils avaient besoin de produits alimentaires et de textiles pour nourrir et habiller les esclaves. Leur activité était donc basée sur une économie de marché et d'échanges avec l'Europe et seul ce trafic a permis leur enrichissement dans ces îles lointaines.

       

    3. les produits échangés
    4. On peut distinguer trois sortes de produits d'échanges. D'une part, les produits destinés au troc, ensuite la vente des captifs et enfin les denrées coloniales.

       

      1. le troc africain
      2. Le troc avec les tribus était un passage obligé car les Européens ne pouvaient capturer eux même les captifs car les populations se cachaient lorsqu'elles apercevaient les navires européens le long des cotes Africaines. Les produits de troc permettaient l'achat de captifs car la monnaie n'existait pas dans les pays d'Afrique noire. De plus, les Africains étaient demandeurs de produits occidentaux comme les armes blanches ou les textiles. Le négrier était une sorte de bazar flottant car sa cargaison était composée d'objets très divers(plus d'une centaine). Ces différents produits étaient soit des produits nationaux soit des marchandises importées d'Asie ou des voisins européens.
        Ainsi, les Européens pouvaient écouler leur production et surtout le troc réduisait les sorties d'argent. Malgré la diversité des objets échangés, on arrive à les regrouper dans cinq grandes catégories. On remarque sur le graphique l'importance des tissus qui représentent 60% du troc. Les Indiennes qui sont des tissus avec des motifs, étaient les plus appréciée. Les textiles fabriqués en France étaient majoritaires dans les cargaisons françaises et les tissus de Cholet ou les toiles de Bretagne ou de Normandie trouvaient un nouveau débouché commercial. L'alcool et les armes avaient une place importante et le premier geste du capitaine était d'offrir une fiole d'eau de vie au chef de la tribu. On a longtemps pensé que les produits du troc étaient de mauvaise qualité, mais les Européens prenaient rarement ce risque. En effet, les rois africains n'ont jamais accordé de monopole de traite et faisait jouer la concurrence entre les Européens. Ainsi, la vente de produits médiocres entraînait le risque de perdre une traite. Les produits divers étaient souvent des objets de peu d'importance mais qui intéressaient les Africains. Ces objets que l'on appelle les pacotilles sont des coquillages d'Asie, des faux bijoux, des sonnettes ou des grelots. Toutefois, le terme de pacotille désignait à l'époque toute marchandise confiée par un particulier à un officier pour qu'il la vende. Un captif mâle adulte en bonne santé, ce que les Espagnols avaient appelé une "pièce d'Inde", s'échangeait contre des marchandises d'une valeur d'environ 250 livres. Ainsi, quelle que soit la nature des objets échangés, les Européens réalisaient un énorme profit avec la revente des captifs noirs.

      3. la vente des captifs
      4. La vente des esclaves aux Antilles était préparée par le capitaine qui faisait une escale pour rafraîchir les captifs. En effet, on leur donnait des vivres fraîches (fruits, riz, poisson) et on les enduisait d'huile pour cacher leur fatigue. Tous les esclaves étaient marqués avant la vente. Généralement, le chirurgien chauffait une mince lame d'argent portant les initiales des armateurs ou du navire, frottait avec du suif l'endroit du corps qu'il voulait marquer (poitrine, cuisse ou épaule ), posait dessus du papier graissé et y appliquait la marque. La vente était annoncée dans toute la ville et les acheteurs se rendaient sur le navire. Le capitaine présentait quelques captifs au colon qui les examinait. La vente s'effectuait dans une certaine obscurité pour ne pas dévoiler les défauts des captifs. Tous les esclaves devaient être vendus car le capitaine voulait toucher la prime royale promise pour chaque esclave amené dans les colonies ainsi que la commission qu'il avait sur chaque vente. La demande restait toujours élevée car les cultures ne cessaient de se développer mais aussi parce que les esclaves avaient une faible natalité. Le colon négociait le prix qui était presque toujours payé en denrées coloniales. En effet, l'argent intéressait peu les négociants qui préféraient les cultures spéculatives coloniales. Toutes les denrées n'étaient pas chargées sur le navire, et d'autres vaisseaux s'occupaient du transport de ces produits vers la France. Le paiement se faisait généralement au comptant pour un tiers de la cargaison, le crédit allant de trois mois à trois ans. En cas de voyage réussi, le produit de la vente d'une cargaison moyenne représentait trois ou quatre chargements "en droiture" de denrées coloniales.

      5. les denrees coloniales

      C'est la recherche d'un passage vers l'Asie et ses épices qui a conduit les Européens à la découverte du nouveau monde. A défaut d'épices, les Européens veulent profiter de la route atlantique pour faire le commerce des produits exotiques. Tout d'abord, le sucre était la marchandise la plus demandé en Europe. La production des Antilles françaises dépassait celle des îles anglaises car les sols étaient plus fertiles et plus récemment mis en valeur. De plus, la production française était plus diversifiée que la production anglaise. Le coton servait aussi pour les nombreuses manufactures textiles françaises qui n'avaient plus besoin de l'importer d'Asie. L'indigo et le rocou étaient aussi demandé car ces plantes servaient à teindre les étoffes. Les nouvelles cultures se sont peu à peu imposées aux habitudes européennes comme le café, le cacao ou le tabac. Le café est cultivé en Martinique après un tremblement de terre qui détruisit les cacaoyers. La Guadeloupe suivit cet exemple et la consommation en France passa à 300 grammes par habitants(2e pays européen après la Hollande). La mode du Café fut lancée par un médecin grenoblois qui recommandait le café au lait. Les planteurs veulent alors profiter de l'engouement des français, et cela entraîne alors une surproduction. Les autres nouveaux produits connaissent une augmentation plus modérée. Ces nouveautés ont crée alors un nouveau besoin chez les Français et le commerce colonial renforçait sa position sur les marchés et il devenait encore plus vital pour l'économie nationale. Certains penseurs comme les physiocrates, dénonçaient cette économie coloniale qui développait l'activité du commerce maritime au détriment de l'agriculture qui ne doit être que la seule source de richesse.

       

    5. les conditions de voyages
    6. La traversée de l'océan Atlantique est l'étape la plus longue et surtout la plus difficile du circuit pour les captifs ainsi que pour l'équipage.

      1. l'organisation.sur le navire
      2. Le déracinement des captifs à leur continent était mal vécu par les Africains. D'une part, ils ne comprenaient pas pourquoi les blancs voulaient les embarquer dans leur navire et certains s'imaginaient même qu'ils étaient cannibales. Lorsqu'ils quittaient la cote africaine, tous savaient que le voyage était sans retour. D'autre part, dans certaines croyances animistes, l'âme doit revenir en Afrique après la mort. Cette déportation était une tragédie et le capitaine faisaient tout pour empêcher les suicides et les révoltes. Les noirs étaient enferrés par les mains et les pieds tant que les cotes africaines restaient en vue, afin d'éviter les fuites. Pendant la traversée, de nombreuses révoltes éclataient et les meneurs étaient condamnés à mort. Mais le capitaine limitait ces exécutions car l'intérêt commercial l'obligeait à ne pas trop maltraiter ou tuer des captifs (l'objectif était d'en ramener le plus possible). La nourriture des esclaves était essentiellement composée de fèves et de riz et il pouvait y avoir du poisson si l'équipage en pêchait suffisamment. La qualité de la nourriture et de l'eau était très importante pour limiter la mortalité à bord.

      3. une mortalité elevee

    La traversée de l'océan atlantique est l'épisode le plus difficile pour les captifs et l'équipage. L'objectif était de traverser le plus vite possible pour réduire les pertes humaines. Mais la durée moyenne était de deux à trois mois voire davantage. Les navires devaient affronter les tempêtes, les calmes plats, les vents contraires ou encore les révoltes des captifs. La mortalité touchait sans distinction les captifs et les marins car les conditions étaient les mêmes pour tous. Toutefois, les capitaines avaient intérêt a éviter une mortalité trop élevée car cela diminuait les ventes d'esclaves et par conséquent les bénéfices. Avant le 18e, les sources révèlent une mortalité de 20% en moyenne. Au 18e, la moyenne est située entre 6 et 14%(mais des taux de 25% pouvaient exister) et sur un navire normal la moyenne était de 5%. Les causes de la mortalité étaient les conditions de voyages et les maladies (la fièvre jaune, la variole ou la dysenterie). Les esclaves n'étaient pas trop mal traités car on ne devait les pas endommager avant leur vente. De plus, on peut expliquer la baisse de mortalité par le fait que les négriers n'embarquaient que les hommes qui étaient en état de traverser l'atlantique.

  2. les effets du commerce
    1. de la prospérité au déclin des ports coloniaux
    2. Le trafic triangulaire a été le moteur de l'activité portuaire de ces ports, mais les conséquences sur le développement des régions atlantiques ont été limitées.

      1. un effet dynamique sur l'arriere pays atlantique
      2. La traite a été un élément moteur du commerce des ports atlantiques et elle a engendré de nombreuses activités dans les villes ainsi que dans l'arrière pays. Tout d'abord, l'activité portuaire a encouragé la construction navale et les fabriques destinées à celle-ci comme les corderies ou les voiles (En aquitaine, les corderies occupaient neuf milles ouvriers). De plus, la traite développa des manufactures dans l'arrière pays car il était interdit de raffiner le sucre sur les plantations depuis une lettre patente de 1715. Les raffineries étaient détenues généralement par des armateurs et étaient source de gros profits. En France, les premières raffineries apparaissent au 17e siècle. La Rochelle fut la ville du sucre au début du siècle avec seize raffineries mais en 1789 il n'en restait plus que quatre. Les Rochelais étaient victime de la concurrence féroce de Nantes et Bordeaux mais aussi de celle des étrangers. Les industries textiles constituaient une industrie spécifique pour la traite, en raison de la forte demande des africains et des colons. A la fin du siècle, Nantes était devenu la capitale de l'indiennage et ces fabriques employaient quatre milles ouvriers. Ainsi, les manufactures profitaient du débouché Africain et Antillais. Selon le canadien Pierre H. Boulle, Nantes est la ville que la traite a le plus favorisé pour l'industrialisation. Nantes importait beaucoup de cotons et l'absence de réexportations montre qu'il y avait une forte demande textile en Bretagne, en Anjou ou en Vendée. Bordeaux réexportait 80% de ses produits car il y avait très peu de débouchés dans la région du Sud Ouest. Toutes ces activités économiques étaient dans les mains des grandes familles qui ont bâtit d'immenses fortunes grâce à ce commerce. Après avoir assuré leur fortune, les négociants recherchaient les honneurs(anoblissements…)et une reconnaissance locale(postes clés dans la ville). . De belles fortunes ont été bâties sur le dos des noirs et la pierre de somptueux hôtels particuliers en garde encore la trace à Bordeaux et à Nantes.

         

      3. les limites du developement

      Cependant, l'économie des ports atlantiques dépendait essentiellement du trafic colonial et la chute de celui-ci entraînerait la faillite des compagnies de commerce. L'exemple de la Rochelle qui était un port prospère grâce ses relations commerciales avec la Canada, connu de grosses difficultés après la perte de ce territoire. La seule issue pour survivre était la traite des esclaves mais qui allait être remise cause par la révolution. En effet, les différentes guerres avaient seulement perturbé le commerce quelques années, mais la révolution a été un véritable test pour ces ports. Tout d'abord, La Rochelle ne releva pas de la suspension de la traite car lorsque Bonaparte la rétablit, les compagnies de commerce n'avaient plus aucun moyen. Nantes et Bordeaux étaient plus solides et ils ont réussit à supporter la période révolutionnaire. Toutefois, au début du 19e siècle, les abolitionnistes étaient de plus en plus nombreux et les bases de l'économie des ports atlantiques étaient menacées. De plus, les années de prospérité n'ont jamais entraîné un décollage industriel de ces régions de l'Ouest de la France qui sont maintenues leur économie rurale. Contrairement aux ports Anglais, le commerce coloniale n'a pas été un élément déterminant dans la révolution industrielle pour la façade Atlantique.

       

       

       

    3. l 'implantation noire en Amérique
      1. les conséquences demographiques
      2. On estime qu'au total entre 1492 et 1870 les Européens ont enlevé onze à douze millions d'africains. Les cotes africaines ont alors été vidées de leur population et inversement les Antilles ont été "Africanisées". Les blancs qui s'étaient installés des le16e siècle ont été très vite dépassés par l'arrivée massive des esclaves noirs au 18e siècle. En effet, en 1697, on comptait 5000 noirs pour 8000 blancs à St Domingue et en 1790, on avait 518000 noirs pour 28000 blancs et 30000 mulâtres. Ces derniers sont des métisses qui forment une nouvelle ethnie car ils ne sont ni européens, ni africains. Cette nouvelle société était alors très fragile car le nombre d'esclaves est largement supérieur aux colons blancs et les tensions apparaissent entre les petits blancs (petits propriétaires) et les affranchis. Les affranchis ne possédaient pas les mêmes droit que les blancs mais pouvait travailler leur propre culture (notamment le tabac). Les grands propriétaires sont à la tête d'immenses fortunes qui sont symbolisées par leur villa coloniale avec véranda. De plus, le propriétaire délaisse ses activités et délègue ses affaires à un gérant dont le soucis principal est de faire fortune.

         

      3. les conditions de vie des esclaves

Après la vente, les captifs devenaient des esclaves au sens strict du terme. Leur statut était définit dans le Code Noir édicté en 1685 (sous l'inspiration de Colbert) et il établissait que les esclaves n'avaient pas de personnalité politique et juridique. Cependant, ce code interdisait au maître en théorie de torturer l'esclave et le tribunal devait se substituer aux maîtres en cas de crime de l'esclave. Mais les actes punitifs et les mutilations existaient et ce Code Noir légitimait l'usage du fouet. Selon ce code, un esclave ne pouvait donner naissance qu'à des esclaves, et seul l'affranchissement pouvait libérer les esclaves de leur condition. Le concubinage fut à l'origine de la plupart des émancipations et le maître libérait ses enfants naturels du servage. De plus On imposait aux Africains un nouveau mode de vie différent de celui de chez eux. En effet, ils étaient destinés à cultiver la terre, or chez eux ils vivaient de chasse et de cueillettes. Le Code Noir reconnaissait dans les esclaves des êtres de Dieu et leurs propriétaires devaient les élever dans la religion Catholique. Sans l'intervention des ordres et congrégations de religieux, cette directive serait restée que pure théorie. La formation reçue des esclaves en principe le dimanche était superficielle mais son caractère obligatoire ainsi que l'attribution d'un prénom chrétien associé à un patronyme français vont favoriser l'évangélisation des africains. Au contraire, le théologien Bellon de Saint-Quentin fit paraître en 1765 une dissertation sur la traite et le commerce des noirs dans laquelle il reprenait l'argument cher aux religieux du 17e siècle : "Le plus grand malheur qui puisse arriver à ces pauvres Africains serait la cessation de ce trafic. Ils n'auraient alors aucune ressource pour parvenir à la connaissance de la vraie religion, dont on les instruit à l'Amérique, où plusieurs se font chrétiens". Ainsi la conversion des africains était très important pour la royauté mais, des éléments du rituel catholique se sont mêlés aux cultes du Dahomey et du Togo pour donner le vaudou. Le vaudou est surtout répandu dans les îles francophones et il n'existe pas de la même façon dans les territoires anglophones qui sont touchés par le calvinisme. Le vaudou fut rapidement interdit par l'église et révélait une nette hostilité aux hommes blancs (comme le sacrifice du chevreau blanc…). Ils se formaient alors deux sociétés différentes qui n'appartiennent pas au même milieu social, qui ont un même mode de vie différent et l'abolition de l'esclavage ne modifiera pas ce schéma.

 

 

conclusion

 

 

 

 

Le siècle des lumières a été le siècle de l'esclavage organisé par tous les Européens et l'exemple français reflète les activités des autres pays. Les négociants et colons qui entretenaient ce trafic ont accumulé de grosses fortunes mais les villes portuaires conservent peu de traces de cette prospérité d'un point de vue industriel. Cette économie présente toutefois les aspects d'une économie de marché et de spéculation qui annonce les débuts du capitalisme et la révolution industrielle en Europe. La conséquence de cette émigration forcée la plus visible aujourd'hui est l'implantation noire aux Antilles et dans les autres pays américains. Toutefois les idées révolutionnaires remettent rapidement en cause cette traite mais l'opposition des ports et des colons sera forte (révolte de St Domingue). Malgré tout, la traite fut abolie en 1794, ce qui remis en cause la prospérité des ports coloniaux. Bonaparte rétablit l'esclavage en 1804 et les ports français (surtout Nantes) rétablirent aussitôt leur trafic. Il faut alors attendre le 4 mars 1848, sous la pression de Victor Schoelcher, pour que le gouvernement provisoire de la République nomme une commission pour préparer l'acte d'émancipation immédiate dans toutes les colonies. Ainsi le décret du 27 avril 1848 abolissait définitivement l'esclavage en France. Toutefois, les Anglais vont inventer une nouvelle forme de colonisation en Inde et qui va dominer tout le 19e et le début du 20e siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 annexes

 

 

 

 

annexe n°1

source : http. www. mairie-nantes.fr

annexe n°2

source : Lemesle, r-m. . Le commerce colonial triangulaire aux 18e 19e siècles.

 

 

 

Annexe n°3 : carte du circuit triangulaire

annexe n°4

annexe n° 5

L'encyclopédie de Diderot et d'Alembert explique l'esclavage des noirs dans l'article "Nègre".

"NEGRES : […] L'excessive chaleur de la zone torride, le changement de nourriture et la faiblesse de tempérament des hommes blancs ne leur permettant pas de résister dans ce climat à des travaux pénibles, les terres de l'Amérique, occupées par les Européens, seraient encore incultes, sans le secours des nègres que l'on y fait passer de presque toutes les parties de la Guinée. Ces hommes noirs, nés vigoureux et accoutumés à une nourriture grossière, trouvent en Amérique les douceurs qui leur rendent la vie animale bien meilleure que dans leur pays. […] Les vaisseaux transportent dans les colonies les nègres qu'ils ont trafiqués, soit que ces nègres aient été pris en guerre ou enlevés par des brigands, ou livrés à prix d'argent par ds parents dénaturés, ou bien vendus par ordre de leur roi, en punition de quelque crime commis. […] "

 

 

annexe n° 6




tableau des pourcentages des ventes selon le lieu geographique

Source : Lemesle, r-m. . Le commerce colonial triangulaire aux 18e 19e siècles.

 

 

 

annexe n° 7 : reperes chronologiques

1492 Christophe Colomb découvre l'Amérique.

1518 Charles-Quint autorise la traite et l'esclavage.

1594 Forte présomption d'une expédition négrière Rochelaise : L'Espérance va au Gabon puis au Brésil.

1626 Autorisation accordée pour déporter quarante esclaves nègres à l'île de Saint-Christophe, première colonie française outre-mer.

1642 Louis XIII autorise la traite.

1643 Première expédition négrière française officiellement reconnue : l'Espérance de La Rochelle revient de Saint-Christophe.

  1. Première expédition négrière de Bordeaux : le Saint-Étienne-de-Paris.

1688 Première expédition négrière nantaise : la Paix.

1716 Permission royale accordée à Rouen, La Rochelle, Bordeaux et Nantes, de " faire librement le commerce des nègres ".

1749 Année négrière française la plus productive : quarante-quatre expéditions quittent Nantes pour l'Afrique.

1768 Exemption du droit de 10 livres par tête de nègre introduit aux colonies par les négriers de Bordeaux

1788 Création en France de la Société des Amis des Noirs.

1791 Déclenchement de l'insurrection des esclaves à Saint-Domingue.

1792 Dernière année de la traite en France au 18e siècle.

1793 Abolition de l'esclavage à Saint-Domingue. Suppression par la Convention des primes pour la traite.

1794 La Convention abolit l'esclavage dans les colonies françaises. Continuation de la traite à l'île Bourbon et à l'Île de France.

1802 Bonaparte rétablit l'esclavage dans les colonies françaises. Expédition de Leclerc à Saint-Domingue.

  1. Le Danemark abolit la traite.

1807 La Grande-Bretagne et les États-Unis abolissent la traite.

1830 Dernière expédition négrière nantaise reconnue comme telle : la Virginie.

1833 La Grande-Bretagne abolit l'esclavage dans toutes ses colonies.

1839 Le pape Grégoire XVI condamne officiellement la traite négrière.

1848 La France abolit l'esclavage dans toutes ses colonies.

1849 Dernier navire négrier français soupçonnable : le Tourville débarquerait des Noirs au Brésil.

 

bibliographie

 

 

Deveau, j-m.. La France au temps des négriers, Paris : France : Empire, 1994.

Deveau, j-m.. La traite Rochelaise, Paris : Ed. Karthala, 1990.

Lemesle, r-m.. Le commerce colonial triangulaire (18e -19e siècles), Paris : P.U.F, 1998.

Pinard, J.. La Rochelle. Notes et études documentaires, juin 1977, n°4394-4395, p. 8-10.

Saugera, E.. Bordeaux, port négrier 17e -19e siècles, Paris : Ed. Karthala, 1995.

Villiers, P. Duteil, j-p.. L'Europe, la mer et les colonies 17e -18e siècles, Paris : Hachette, 1997.